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Mon dossier d'inscription est assez succinct : l'UTMB faisant partie des courses qualifiantes, j'ajoute un petit laïus où j'expose mes différentes expériences sur des courses plus courtes, mon attrait pour la montagne et place même un petit mot sur mon copain PhV, 1er étranger en 2009... Jusqu'à l'année dernière, la date limite de réception de l'inscription était fixée au 1er janvier (tous les dossiers parvenus à l'organisation avant cette date étaient mis à la poubelle) mais pour cette année, il n'y a plus de limite : j'envoie ma demande dès la parution du règlement. La réception du dossier et ma qualification ne me demande pas beaucoup de stress puisqu'une liste est mise à jour régulièrement sur le site de la course dès le mois de décembre : c'est rassurant. Au 6 février 2010, date buttoir pour la réception du dossier, il y a 440 inscrits.
D'une part, il y a donc un tirage au sort un peu biaisé pour pouvoir prétendre faire partie des chanceux au départ, pour lequel un nombre de tickets nous est affecté. D'autre part, il y a ceux qui sont pris directement : ceux qui ont fini 5 Hardrock et les vainqueurs homme/femme de l'année précédente, soit 42 concurrents en 2010 (Kirk Apt pourra briguer une 16e arrivée... sur 17 éditions). Le top-5 homme/femme de l'année précédente n'a droit qu'à un ticket supplémentaire, tout comme ceux qui ont été refusés l'une des trois années précédentes. Pour moi et ma première participation à la loterie : 1 ticket.
Cette année, il n'y avait donc que 98 places réelles à la loterie puisque Diana Finkel et Karl Meltzer, vainqueurs en 2009, ont re-signé et qu'il y avait 41 five-time finishers-et-plus sur la liste des inscrits (Karl en fait aussi partie !) ; nous étions donc 398 à postuler au tirage au sort, y compris un certain Dawa Dachhiri Sherpa, pour un nombre de tickets total que je ne connaîtrais jamais... 500 ? moins ? plus ?
Cette année ont donc été tirées au sort les 98 premières places (qui formeront la « liste principale » avec ceux qui entrent sans devoir s'en remettre au sort), mais également les 300 places suivantes qui constituent le classement d'une « liste d'attente ». En effet, au fur et à mesure des défections des coureurs de la liste principale, les coureurs de la liste d'attente sont déclarés partants selon leur classement. Exemple : 3 coureurs de la liste principale déclarent forfais : hop, les coureurs 1 à 3 de la liste d'attente prennent leur place, et ainsi de suite. En moyenne il y a 40 défections par an ; celui qui se trouve classer à la 4e place de la liste d'attente est quasi-sûr de participer (mais pas sûr-sûr, si les 143 premiers sont solides !) ; celui qui est 99e, vraiment très peu de chance (mais c'est arrivé en 2008 !). En fait, il n'y a que (sic !) 290 noms sur la liste d'attente cette année, j'ai dû louper quelque chose.
Ce remplacement des malchanceux dure jusqu'au dernier contrôle des coureurs avant le départ, c'est-à-dire 5 h du matin le vendredi pour un départ à 6 h. Certains coureurs de la liste d'attente viennent jusque sur la ligne de départ pour remplacer un coureur qui aurait eu une panne de réveil -- faites attention à ce que vous buvez la veille, et avec qui !
La loterie se déroulait à Los Alamos et était à suivre via twitter (j'aurais pu la suivre en direct si j'avais été un peu plus curieux et stressé, zut !) ; à la relecture du flux, mon nom sort du choixpeau (oui, ça commence à dater) à la 74e place.
J'ai donc lu le résultat dans la soirée, et la surprise n'a pas cédé la place au sourire tout de suite, j'ai dû subir les deux pendant quelques heures !
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Au hasard (?) de mes pérégrinations webesques depuis dimanche, j'ai trouvé une trace GPS qui résume au moins quatre ans de rêves (encore plus présents depuis le récit d'Étienne) que j'emmènerai certainement dans mon Foretrex 401 le jour J :
(trace de la course de Russ Evans en 2004 issue de SportTracks ; il manque juste les 7 premiers miles, entre le point rouge -- Silverton -- et le vert ; pour jouer avec la trace, c'est par ici)
La course de 2010 se fera dans le même sens que celle de 2004, dans le « sens horaire » ou clockwise. Pour les 7 premiers miles manquant sur cette trace, j'espère pouvoir suivre !
Le budget est encore incertain (toutes les idées sont les bienvenues, dons de miles inclus), le calendrier à revoir -- je ne m'attendais pas à être pris au premier essai, mais il faut commencer tôt pour avoir un Ten Year Award -- mais je ferai tout mon possible pour fouler ces chemins.
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Si je rencontre de la neige, j'aurai une pensée pour la 130e brève d'ultra d'Upda (même si j'ai peu de chance d'être le premier sur un névé !).
Et quand je foulerai ce col, je serai frais -- encore, j'espère, c'est au pk25 -- et j'aurai une pensée pour mon bon Swampy :
(crédit : Scott Hise, Island Lake depuis le Grant Swamp pass, évidemment)
Avec donc encore un peu de chance, je verrai Speedgoat Karl deux fois cette année (à Silverton -- je ne compte pas le voir longtemps après le départ, ni avant la remise des prix aux finishers) et à Chamonix où il essaiera de redresser la cote des Américains (masculins, Krissy ayant encore enfoncé le clou en 2009) lors de l'UTMB. Je reverrai peut-être aussi Krissy, qui a prévu de faire pacer pour Roch Horton (là encore, à la remise des prix seulement !) et mon souhait le plus cher en ce moment est de finir avec ou devant John DeWalt (arrivé en 47 h 47 l'année dernière, à l'âge honorable de 73 ans) ; arriver plus tard doit être un poil stressant.
Le temps moyen tourne autour de 40 heures selon les années, de quoi arriver en tout début de nuit. Il faudrait que je compare à l'UTMB, mais en planifiant dès le départ les deux-jours-et-une-nuit, ça me semble réalisable sur le papier, à la grosse (énorme) incertitude de la réaction à l'altitude près. Si l'altitude me limite au point de vue respiration en côtes, elle pourrait (faire un effort et) me laisser dérouler tranquillement dans les descentes, non ? Cela pourrait (encore du conditionnel, y'en à marre !) contribuer à sauver les quadriceps qui m'ont fait défaut à partir de Courmayeur lors de mes trois UTMB. Bon tout ça, ce sont des plans sur la comète, l'objectif numéro un sera d'être au départ, le second à l'arrivée avant les 48 heures fatidiques.
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Pour ceux qui ont émis un doute -- avec raison -- sur les 17 épreuves depuis 1992 (en 19 années, donc), il n'y a pas de problème de comptage parce que la course a été annulée par deux fois : en 2002 à cause des feux et en 1995 à cause de la surabondance de neige ; pour l'instant la couverture neigeuse est dans la moyenne, espérons que ça dure.