lundi 8 décembre 2008

L'Origole

Retour rapide sur la course :
La décision de participer à la course ne se fait réellement qu'en dernière minute. Je sors d'une coupure de deux semaines (cause mission boulot) et de deux semaines de reprise-en-douceur teintée d'un affûtage-en-douceur... préparation peu crédible donc.

Moins couvert que d'habitude : short+collant (Môssieur tient à son confort !), Wintertrail Raidlight, gants, bonnet, chaussettes et Roclite 295. J'hésite à mettre ma veste et la laisse dans le sac ; tant mieux j'aurais eu chaud et elle aurait sûrement souffert des chutes.
Dans le sac à dos Wasp : 1,7l de mélange eau+badoit, deux compotes, une crème de marrons, une barre de céréales et des noix de cajou (qui datent de l'UTMB... elles étaient un peu « vieilles »).

(Photo organisation)


Première boucle : départ prudent en fin de peloton, avec Sandrine74, l'Sanglier, Surfboy. On discute un peu avec l'Sanglier, et on rattrape l'Bombyx qui musarde. Après une bonne demi-heure, j'en ai marre des bouchons ou des avertissements à chaque tronc couché en travers du chemin ou à chaque passage boueux alors je trace. Ensuite, je me retrouve avec des gens qui gueulent un peu trop fort pour moi : je trace encore. Je rattrape Bottle (à qui je dois de ne pas avoir eu froid aux mains, merci !), passe un petit moment avec lui et puis finalement je me détache. Ensuite je ne me rappelle pas bien... quelques gamelles, et voilà l'arrivée au gymnase, elle a passé vite cette boucle, 3h17' tout de même, 2h34' pour le premier.
Depuis quelques kilomètres, je me persuade que je n'ai rien à gagner à m'arrêter au ravito : je n'ai pratiquement rien bu ni mangé : j'arrive donc par une porte au gymnase, croise Zeb qui prend sa soupe, et repars illico : record perso du ravito battu !

Deuxième boucle : elle commence par un « Steph ! » lancé de derrière : c'est Zeb qui vient de poser sa soupe pour partir avec moi, hé hé hé bien sympa... on fait quelques bornes et au bout d'une demi-heure je lui dis de tracer, il va bien trop vite pour moi dans les côtes... et comme cette boucle n'est en fait qu'une succession de côtes, elle s'annonce plutôt difficile ! Heureusement, le Zeb en question m'a prévenu que « certains ont mis 4h l'année dernière pour la faire » ; rapidement donc je table sur... 4h ! Lors d'un croisement avec l'organisation je n'y tiens plus : je m'arrête pour enlever une chaussette car j'ai l'impression d'avoir un bout de bois sous mon pied, en espérant que ce n'est pas le pied lui même qui a un problème. En fait, c'était du restant de terre qui formait des caillots, très désagréables (les guêtres sont donc peut-être utiles, ah bon ?). Du coup j'enlève ma chaussette et la jette dans la poubelle : hop-là c'est parti pour le Anton Krupicka style (d'un pied seulement). La 2e heure s'écoule un peu lentement, Jérôme me passe (qu'est-ce qu'il faisait derrière moi ?) et j'essaie péniblement de rester au contact de la première féminine : je fais un peu de yoyo, le rythme étant un poil trop élevé, mais perdre le contact signifie redoubler d'attention pour les balises, et donc plus de risque de se tromper de chemin : je préfère forcer un peu l'allure quitte à le payer plus tard (de toute façon au point où j'en suis !). Je mange tout ce que j'ai sur moi (malheur, pas assez ! même les noix de cajou de l'UTMB y passe, elles étaient tout de même un peu vieilles) en rageant de ne pas avoir repris une crème de marrons dans mon sac au gymnase tout à l'heure. Et puis après un certain temps, l'énergie revient et me permet de rejoindre vraiment la féminine en question (Martine) et même de relancer sur le plat, dommage, c'est un peu tardif comme réveil, on arrive.
Ouf, le gymnase est là, je suis rincé, 4h12' pour cette boucle (contre 2h44' au premier), 7h29' depuis le départ. Grosse pause prévue : changement de chaussette(s), Coca, soupe et re-soupe, BN, banane, chocolat... j'avais vraiment faim. Et voilà l'Bombyx qui arrive, il accompagnait Katell et ils reviennent fort. Je refais le gros plein (trop) ; 21' d'arrêt, pas mal !

Troisième boucle : je repars avec un sandwich à la tome et au premier croisement, un bénévole m'annonce que le premier en termine... bon, cool, sympatoche, il ne me met que 22 bornes dans la vue alors ? J'ai juste le temps de me perdre deux minutes que je suis déjà rejoint par Bombyx : chouette.

[mode enluminé on]
Nombreuses sont les légendes qui vantent ses mérites à finir les courses dans un rythme de locomotive : c'est le moment ou jamais de le vérifier par moi-même.
[mode enluminé, off]

(Photo organisation)

Donc je décide de rester dans ses pattes le temps... que je tiendrai. Et puis ça tient, je m'aventure même parfois à m'échapper un peu mais une chute (je me souviendrai longtemps de celle en pleine descente qui m'a propulsé tout entier dans les fougères) ou des erreurs d'attention point de vue balisage me ramène toujours derrière lui (en fait, il coupait et prétextait un "mais moi je suis les balises" pour me doubler, beau fair-play !). Au bout d'une heure, nous retrouvons Martine (elle peut être tranquille, Katell a abandonné sur avis médical : 4 points de suture au tibia suite à une chute, la 2e est loin) et filons, en reprenant tout le temps du monde. L'effet Pacman est bien là : c'est dur mais c'est bon d'être de ceux qui doublent !
La fin est tragique : à moins de quatre bornes de l'arrivée, nous menons un groupe de six et là, plus de balises. Bêtement, je continue tout droit alors que l'Bombyx qui est le roi du « aujourd'hui, rien ne peut m'arriver » part à droite : il retrouve le marquage, prévient tout le monde et je me retrouve avec trois coureurs entre nous : argh. J'accélère un peu, en double un mais perd vite l'espoir de me remettre dans les roues du papillon. Mais grâce à un final limite warrior et surtout chanceux (un gars devant se trompe d'entrée au gymnase !), je finis quand même juste derrière lui, à 1' tout de même, en 2h42' (contre 2h36' au premier) et 10h34' au total. On aura bien repris 15 personnes sur cette boucle de 22 km, c'était bon. Cette boucle est vraiment superbe, en sous-bois sur des mono-traces pratiquement tout le temps, quel plaisir !

(avec Zeb, photo PhilGrizzli)

Après-course : j'ai encore bien bouffé et rigolé, en écoutant les commentaires des survivants, et à refaire... -- quoi d'ailleurs, je ne sais plus -- et à attendre que ça passe avec l'ami Zeb qui se faisait ramener par un chauffeur de luxe, un gars bien même pas entamé vu qu'il n'a fait que 7h54'35" de course. L'équipe des Ufos termine 2e, youpi ! Les chaussures ont bien souffert des branches basses :





Bilan : excellente course ! dure, je m'y attendais, aussi dure je ne pensais pas. L'organisation (et le balisage) est parfaite. Les bénévoles sont aux petits soins comme souvent, et ceux qui se sont pelés dehors méritent un grand merci : pour l'enquête de satisfaction, c'est du tout bon partout, et bien vrai que cette période participe à rendre la course grandiose, luttons ! J'ai revu des copains qui me manquaient réellement, pétard que ça fait du bien. Je ne me suis assis que pour changer de chaussettes, j'en suis assez content. Le non-arrêt du 1er ravito était une très bonne tactique, j'aurais juste dû commencer à manger plus, plus tôt dans la 1re boucle. La fin m'a fait découvrir des ressources inexploitées (à part à l'UMTB 2007), à retenter à chaque fois !

En deux mois, je me suis fait trois belles courses, je pense à mon meilleur niveau : un 10 km, la By Night de Mondeville et l'Origole donc, une bien belle fin de saison. D'ailleurs, si ce n'était que le début ?

Médical : un peu de jambes raides jusqu'au mardi, mais les bras ne sont pas en reste non plus, ni la nuque : ce sont les effets frontale et gamelles. Et puis une petite tendinite du releveur du gros orteil gauche, qui se sent plus à la marche qu'à la course (pour attraper le train).